Ponte/Elevage
Les axolotls atteignent la maturité de procréation entre 8 mois et plusieurs années, selon la fréquence et la qualité de la nourriture ainsi que la température de l'eau et les conditions de maintenance en général.
Les axolotls sont prêts aux alentours de leurs 18 cm. Les femelles souvent un mois ou deux après les mâles.
Élevage - Les méthodes
En général la saison de reproduction se situerait de décembre à juin. Evidemment on peut élever des juvéniles toute l’année mais en début de saison le succès sera plus important. Les journées étant plus courtes et plus fraîches les axolotls auront tout de même tendance à se reproduire durant l’hiver.
Une méthode consisterait à provoquer la reproduction en séparant quelques semaines mâle et femelle puis en les réintroduisant tous deux dans un aquarium de 4 degrés de moins, le choc thermique stimulerait le mâle.
Cette méthode n’est à tenter que dans le cas d’une impossibilité du mâle à libérer des spermatophores pour aider la demoiselle en détresse à expulser ses œufs et ainsi lui éviter une mort par rétention d’œufs (donc si la femelle est énorme et depuis un moment déjà), sinon aucun intérêt à les embêter ainsi, laissons faire la nature !
La reproduction se fait tout naturellement si vos axolotls sont maintenus dans de bonnes conditions. Et cela sans épuiser vos femelles ou mâles.
Dans les faits :
La femelle grossit , se remplissant d’œufs pour l’instant non fécondés (parfois cela n’est même pas perceptible j’ai le cas d’une femelle chez laquelle ça n’est jamais visible elle reste tout le temps svelte).
Le mâle sentant que les œufs de cette dernière sont arrivés à maturité va entamer une parade nuptiale à laquelle vous n’assisterez pas forcément car elle peut avoir lieu tard le soir ou au petit matin. Il soulève la femelle, la fait virevolter cela peut paraître violent même parfois, mais il n’en est rien, il stimule ainsi la femelle et se prépare lui aussi à semer des spermatophores (petits cônes translucides de gelée avec à la pointe un minuscule triangle blanc, ci-dessous en photo).
Une fois les spermatophores déposés un peu partout dans l’aquarium la femelle s’inséminera seule en prélevant à l’aide de son cloaque la partie blanche. Elle fécondera ainsi ses œufs qu’elle pourra pondre entre 24h et 3 semaines plus tard ! Et oui le laps de temps reste là aussi très aléatoire. Pour ce faire elle s’accroche aux plantes et y « sème » ses œufs en longs chapelets. (Voir vidéo1) (vidéo2).
Femelle, cloaque court et + pointu
Le clivage : de l'oeuf à l'embryon
Premiers plans de clivage.
Environ 1h30 après la pénétration du spermatozoïde, le premier plan de clivage issu de la première mitose apparaît. Il partage la cellule-oeuf en deux premières cellules de taille identique ou blastomères. On parle de segmentation totale et égale.
Trois quarts d'heure après, le 2 ème plan de clivage apparaît perpendiculairement au premier et partage l'oeuf en 4 cellules de même volume.
Du stades 2 à 4 cellules. Chez ces embryons, la polarisation dorsoventrale reste nettement visible grâce à la différence de pigmentation. Le premier plan de clivage passe par le plan médian et partage l'oeuf en deux cellules identiques eu égard à la pigmentation. Au stade 4 cellules, on distingue nettement les deux blastomères dorsaux de couleur claire, ainsi que les deux blastomères ventraux plus sombres.
Morula-Blastula
Par la suite, les plans de clivage se succèdent rapidement. Le jeune embryon devient d'abord une morula par ressemblance avec une petite mûre (fig.14).
Du stade 8 à 128 cellules, l'embryon prend la forme d'une petite mûre. C'est le stade morula. La différence de pigmentation dorsoventrale est toujours perceptible.
Au terme de la période de clivage, l'embryon est une blastula (fig.15).
Stade blastula vu par le pôle animal.
Une gallerie web regroupe les différentes étapes du clivage de l'oeuf de xénope (voir l'animation).
La blastula comprend plusieurs milliers de cellules et se subdivise en trois régions aux destinées différentes (fig.16). On peut reporter ces trois grandes régions sur une coupe histologique méridienne (passant par l'axe pôle animal- pôle végétatif) :
- la calotte animale, constituée par les cellules de la région du pôle animal qui constituent les tissus ectodermiques à l'origine de l'épiderme et du neuroderme.
- la zone marginale, à l'origine des tissus mésodermiques tels que le squelette, les muscles, les reins, le coeur ...etc.
La calotte animale et la zone marginale sont des subdivisions de l'hémisphère animal.
- L'hémisphère végétatif est à l'origine des tissus du tube digestif et des glandes annexes.
Figure 16. Schéma d'une blastula de xénope (A) d'après des coupes histologiques réalisées dans les hémisphères animal (B) et végétatif (E). Sur les détails (C et D), les limites cellulaires soulignées en rouge mettent en évidence la différence de taille entre les micromères du pôle animal et les macromères du pôle végétatif. Au niveau du pôle animal l'épithélium embryonnaire est tristratifié. HA: Hémisphère Animal, HV: Hémisphère Végétatif.
Au centre de l'hémisphère animal, on remarque la cavité de segmentation ou blastocoele (Fig.16), que l'on peut mettre en évidence par une dissection de l'embryon (Fig.17).
Figure 17. Blastula ouverte par l'hémisphère animal montrant le plancher du blastocoele. Pour voir la dissection, choisissez la séquence ci-dessous.
Séquence réduite: 328 Ko
Séquence in extenso: 3,1 Mo
On remarque que les cellules de la région polaire animale sont de petite taille (micromères) par opposition aux grandes cellules de l'hémisphère végétatif (macromères). La raison de cette dissymétrie tient à la présence de réserves nutritives ou vitellus, stockées sous forme de grains ou plaquettes de plus grande taille au pôle végétatif qu'au pôle animal.
Dans la figure 16, l'accent est également mis sur l'organisation de l'épithélium embryonnaire du pôle animal. Chez le xénope, celui-ci est formé par trois couches irrégulières de cellules. Ce détail a son importance, car il est fréquent chez les anoures à l'inverse des urodèles où le plafond du blastocoèle est composé de deux couches de cellules. Ces différences ne sont pas sans conséquences sur la suite du développement, notamment lors de la mise en oeuvre des mouvements cellulaires qui vont intervenir au stade suivant : la gastrulation.